Adèle était une petite vache béarnaise. Comme toutes les vaches de sa race, elle avait un beau pelage roux aux reflets dorés et des cornes en forme de lyre qu’on pouvait reconnaître entre mille. Depuis sa naissance, elle avait toujours vécu dans le même champ, celui des fermiers Tuquet. Cette famille de paysans élevait des vaches de race béarnaise depuis des générations. Question de tradition !

Depuis le grand champ où broutait Adèle, la vue sur les Pyrénées était magnifique. Et côté nourriture, rien à dire : l’herbe était verte et grasse et notre vachette se régalait durant toute la belle saison.

L’hiver, dans l’étable,  le fermier la nourrissait aussi fort bien. C’était la belle vie. Une belle vie de vache béarnaise qu’Adèle partageait avec les autres vaches du troupeau…
Mais voilà qu’un jour, un gros véhicule noir se gara dans la cour de la ferme. C’était un 4 x 4. Un monsieur en costume en descendit et claqua la portière. Jean Tuquet, le fermier, était à table en train de manger sa garbure. Il sortit l’accueillir, la serviette de table nouée autour du cou.

« Oh, Monsieur Legrand, bonjour ! » dit-il alors que des fils de poireau pendaient encore à sa moustache. « Bonjour, Monsieur Tuquet, je suis un peu en avance. J’ai mis moins de temps que prévu pour arriver de Bordeaux » « Ce n’est pas grave. Venez, entrez ! ». Et les deux hommes s’engouffrèrent dans la cuisine. 

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